NOTRE MAISON POUR AUTISTES “LES AUBÉPINES”
Histoire du projet
Mme Thérèse Dembus, proche de familles ne trouvant pas de structures adaptées à leur enfant atteint du Trouble du Spectre Autistique (TSA) associé à un handicap mental, devenu adulte, a souhaité leur venir concrètement en aide.
Après maintes recherches infructueuses, des bâtiments appartenant à la Fondation Marie-Marguerite Delacroix sont proposés. C’est ainsi que le 15 août 1995, l’asbl « Les Aubépines » a vu le jour.
L’ADN des Aubépines
Notre institution a la particularité d’accueillir des personnes adultes qui ont, de par leurs troubles du comportement (auto ou hétéro-agressifs), un parcours de vie très chaotique.
Nous partons du principe que ces comportements ne sont jamais ciblés sur autrui mais sont un moyen, parfois le seul qu’ils ont, de nous communiquer un mal-être, une difficulté, une douleur, … C’est donc à nous, accompagnants, de décrypter leur message et de les aider à dépasser leur difficulté en leur apprenant une manière plus adéquate de communiquer.
Les troubles du comportement graves peuvent faire peur mais grâce à un encadrement éducatif de qualité et une équipe pluridisciplinaire spécialisée dans l’autisme, la prise en charge de ces personnes représente pour notre institution un défi plutôt qu’une crainte.
Valeurs qui fondent le travail
La personne autiste a toujours été considérée aux Aubépines comme une personne adulte présentant un handicap specifique qui requiert un accompagnement très particulier. Nous partons également du principe que toute personne apprend tout au long de sa vie et pour cela il faut qu’elle soit stimulée en permanence en fonction de ses besoins et envies.
Le respect de ces principes et leur concrétisation au quotidien se réalisent au moyen d’une prise en charge individualisée pluridisciplinaire menée en collaboration étroite avec les familles.
NOS FORCES
Depuis 1995, nos valeurs se traduisent dans des prises de décisions et des actions concrètes au quotidien pour l’ensemble de nos bénéficiaires. Ces dernières sont, selon nous, les clefs de notre réussite auprès d’une population, encore trop souvent, incomprise et stigmatisée.
Repères et rituels
Les personnes présentant de l'autisme associé à une déficience intellectuelle sont en manque de repères. Imaginez que chaque jour, chaque instant, vous vous sentiez perdu et que vous n’ayez aucune idée de ce qu’il va se passer dans votre journée, ne seriez-vous pas angoissé ?
Il est donc essentiel de fournir à nos bénéficiaires des repères forts et permanents afin de rendre leur monde plus prévisible. Pour ce faire, en dehors des repères « classiques » qui jalonnent une année (fêtes, saisons, anniversaires, ...), d’autres ont tout simplement été créés pour eux. Sur le long terme, chaque semaine, c’est la répétition des activités, d’un aliment « clef » par jour, de la présence du personnel éducatif (horaire fixe), … qui augmentent leur sentiment de sécurité intérieure et par extension leur bien-être.
Individualisation des prises en charge
Chaque personne accueillie est considérée avant tout comme une personne à part entière ayant une histoire de vie unique et des expériences qui lui sont propres. Ne dit-on pas qu’« il y a autant d’autisme que de personnes autistes » ? Ce qui reflète bien l’importance de l’individualisation dans la prise en charge des personnes autistes. C’est donc à nous, accompagnant de nous adapter à eux, à nous de faire un pas dans leur monde afin de les pousser à rentrer dans le nôtre.
Au cours de ces dernières années, une nouvelle tendance s’est dessinée ; le vieillissement hétérogène de nos bénéficiaires a rendu compliqué la participation de tous aux mêmes activités. Pour ces raisons de nouveaux ateliers ont vu le jour. Leur particularité réside dans leur caractère individuel qui respecte le rythme de chacun. Ces activités sont de type jardinage, musique, bien-être, snoezelen, …
Lieu de vie
Une de nos grandes forces est de pouvoir proposer de petits lieux de vie accueillant au maximum 8 personnes. En effet, nous pensons que les notions de « vivre ensemble » et de « comportements-défis » sont d’autant plus difficiles à réguler dans les groupes de vie plus conséquents et ce, peu importe le taux d’encadrement proposé.
De plus, chaque « grand » appartement dispose d’un salon, d'une salle à manger, d'une cuisine, de sanitaires, de chambres individuelles, … les rendant parfaitement autonomes les uns des autres.
Pas question de rentrer sans s’annoncer. C’est leur maison et nous sommes chez eux ! Chaque chambre représente leur espace personnel qu’ils peuvent décorer à leur goût (couleur des murs, décorations, tv, radio, …). Le sentiment d’être chez soi est aussi très important pour la qualité de vie de nos bénéficiaires.
Taux d’encadrement supérieur à ce que prévoit l’AViQ (Agence pour une Vie de Qualité).
L’ensemble des bénéficiaires est réparti en fonction de leur degré de dépendance dans les groupes de vie. L’encadrement de chaque groupe est pensé en conséquence. Au plus les bénéficiaires sont dépendants, au plus le taux d’accompagnement est important. Par exemple, un groupe de 7 bénéficiaires de grande dépendance sera encadré par 2 éducateurs ; ce qui est au-delà des taux d’encadrement préconisés par l’AViQ.
Une équipe au sens large
Toutes les équipes exerçant aux Aubépines ont pour objectif commun de répondre aux besoins des résidents dans toutes leurs composantes.
Que nous soyons psychologue, kinésithérapeute, éducateur, lavandière, assistante sociale, infirmière, ouvrier, ergothérapeute, responsable des ressources humaines, logopède, cuisiniers, comptable, nous avons tous un rôle à jouer dans l’accompagnement de nos bénéficiaires. En fonction des affinités ou des centres d’intérêt de nos bénéficiaires, nous avons la volonté de créer des synergies avec l’ensemble des fonctions représentées aux Aubépines.
La présence de toutes ces fonctions in situ constitue un atout indéniable. En effet, leur connaissance tant de l’autisme que de nos bénéficiaires garantit des prises en charge personnalisées de qualité.
Autisme et loisirs
Les troubles du spectre autistique n’empêchent en rien d’avoir des passions ou des envies d’évasion. En plus des activités hebdomadaires (peinture, communication, hippothérapie, jardinage, piscine, courses, médiation animale, musique, snoezelen, cuisine, sport adapté, bricolage, bien-être, …), … dès que le soleil pointe le bout de son nez, c’est l’occasion d’organiser des journées « exceptionnelles ».
Festival de musique, parc d’attraction, matinée aux thermes, après-midi dansante, journée à la mer ou dans les Ardennes, journées sportives, parc animalier, musée de l’aviation, restaurant, … sont autant de destinations possibles. Ces journées sont de véritables moments de détente et d’amusement pour nos bénéficiaires.
Chaque année, nous organisons aussi des séjours de vacances encadrés exclusivement par des membres du personnel. En effet, les traits autistiques rendent difficile l’intégration de nos bénéficiaires dans les organismes de vacances tout-venant. 10 jours, 7 jours, 3 nuits, un week-end, séjour à la mer, séjour dans les Ardennes ou encore à l’étranger, toutes les formules sont possibles.
Notons que pour les activités extérieures, pour les journées « exceptionnelles » et pour les séjours de vacances, l’encadrement doit être renforcé et/ou la taille du groupe réduite afin de garantir un cadre sécurisé et sécurisant aux bénéficiaires. Cet investissement tant humain que financier traduit notre volonté institutionnelle d’inclure socialement nos bénéficiaires au travers de loisirs.
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